Sunday, May 17, 2009

L'essence de l'art martial


Week end Scope - KYOKUSHINKAI: KENI VARDIN

- MERCREDI 1er OCTOBRE 2008


C'est le hasard qui l'a mené sur la voie du Kyokushin. Un art qui au fil des années, s'est révélé lui être destiné. Pratiquant le karaté Kyokushinkai depuis maintenant 13 ans, Keni Vardin se positionne actuellement quatrième au classement sud-africain. Sacrifices, volonté, obstination, il lui en a fallu pour en arriver là aujourd'hui.

Son histoire est parsemée d'événements. Depuis qu'il a découvert le kyokushin, sa vie a pris une tout autre tournure. Dévoué à cet art qui lui a forgé sa personnalité mais aussi transmis tout un art de vivre, Keni Vardin voit aujourd'hui l'accomplissement de son rêve mais aussi le fruit de plusieurs années de sacrifices. Entre son poste qu'il occupe sur la propriété de Médine et ses entraînements - 4 heures par jour et 6 jours sur 7 - c'est un emploi du temps bien chargé auquel il doit faire face. Avec un train de vie comme le sien, ses journées sont beaucoup plus courtes que les nôtres. Cette histoire d'amour, notre interlocuteur la vit depuis plus de 13 ans. Aventurier dans l'âme, Keni s'est laissé séduire par l'intensité des entraînements mais aussi par la montée d'adrénaline que dégage le kyokushin. "J'ai ressenti ce besoin d'entraînement intense et j'essaie toujours de repousser mes limites. J'y ai tout de suite trouvé l'essence de l'art martial ! C'était dur, spartiate, mais j'y ai aussi trouvé des valeurs et du respect, un code moral et des pratiquants d'une humilité à toute épreuve."

Parcours. Dès les premiers mois d'entraînements, Keni se fixe des objectifs, prendre part à un tournoi knock-down. Son souhait ne prendra que quelques mois pour se réaliser, 6 mois pour être exact. Malgré son manque d'expérience, il arrive tout de même à s'imposer lors de son premier combat. Bien qu'il ne passe pas le prochain tour, Keni ne baisse pas les bras, bien au contraire, il y prend goût et le déclic suivra. "Être un combattant requiert des sacrifices quotidiens et la volonté de toujours aller plus loin. Pour moi, c'est l'unique moyen de repousser mes limites et j'en sors grandi." Malgré l'intensité des entraînements, les nombreux sacrifices, notre interlocuteur ne lésine pas sur ses efforts. "La préparation à la compétition se doit d'être très dure car les combats sont au K.O. et aucune protection n'est autorisée, ce qui oblige le combattant à se forger un corps et un esprit en béton. Dans ce milieu, plus vous avancez, plus les entraînements s'endurcissent." Ses longues heures passées au dojo finiront par lui offrir une belle récompense. Nous sommes alors en 1997. Sa première belle réussite, Keni l'obtiendra lors du 2e tournoi knock-down national. Aligné dans la catégorie Open, il franchit toutes les étapes et obtient son ticket pour la finale. Il terminera la compétition sur une bonne note, avec le titre de vice-champion de Maurice, et déjà se présente devant lui d'autres perspectives. Lors de la même année, Keni s'envole pour les Seychelles où il rejoint d'autres adeptes et compétiteurs pour des entraînements. Ses quelques séances ne feront qu'accroître son envie d'atteindre d'autres sommets.

En 2001 c'est une longue traversée du désert qui l'attend car il quitte Maurice pour la Grande Péninsule afin de poursuivre des études tertiaires. Bien qu'il se retrouve sans dojo, ni maître pour l'orienter, il n'abandonne pas le kyokushin et décide de s'entraîner seul. "Je me suis retrouvé dans un pays étranger, seul et m'adonnant à des séances quotidiennes sur le toit de l'appartement où je résidais." Keni fait tout de même le va-et-vient pour le passage de grade et pour d'autres compétitions.

Rêve. Son retour au pays en 2005 coïncidera avec l'ouverture de son dojo, le Young Lion's Kyokushin Karaté Club à St Paul, un autre de ses rêves qui se réalisait. Malgré cette nouvelle responsabilité, Keni n'oublie pas pour autant les compétitions et encore moins sa préparation. La preuve, il se classe 3e au tournoi national des Seychelles réunissant des combattants venant, outre des Seychelles, de Maurice et de l'Afrique du sud. C'est lors de cette même compétition qu'il sera repéré par son coach actuel Sensei Juhan Herbst (Pretoria). "Depuis, je me fais un devoir d'aller deux fois par an en Afrique du Sud pour divers camps d'entraînement au Harlequin Dojo à Pretoria." 2007 et 2008 seront des années fastes, sélectionné pour représenter Maurice en juillet 2007 au Championnat d'Afrique, il atteint le Top 4. Ses derniers exploits en date, sa 4e place aux Championnats nationaux d'Afrique du Sud ainsi qu'une autre 4e place lors des Tri-Nations, compétition lors de laquelle sont alignés les meilleurs combattants d'Afrique du Sud, d'Angleterre et d'Australie et qui se tient à Cape Town.

Objectifs. S'entraînant sous la férule d'Omar Patel à Maurice, Keni pense déjà à sa prochaine saison. 2009, une année décisive avec des objectifs à la hauteur de ses ambitions, Coupe d'Afrique, avec pour but la première place de sa catégorie afin de pouvoir se rendre au Championnat du monde au Japon en Août 2009, le passage du 3e Dan, Cape Town, Oyama Cup, Cape Town et le Tri-Nations knock-down karaté Tournament en Australie. Si sa passion pour cet art martial ne cesse de grandir, c'est parce que Keni a su en tirer les leçons de la vie. "La patience, la persévérance, la modestie et l'humilité, le respect, l'équilibre et l'honnêteté, le rejet de la violence, le courage et la droiture… je pourrai encore en citer beaucoup car le Kyokushinkai est une école de vie et pas seulement un style parmi tant d'autres. Je pense qu'avec la pratique des arts martiaux on acquiert une certaine assurance et plénitude qui transparaissent indépendamment de votre volonté. Ce calme et cette sérénité qui se dégagent de vous, vous évite bien des problèmes et désamorcent des conflits. C'est une discipline qui est ouverte au grand public, j'ai des élèves de 7 à 63 ans."

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